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ИСТИНА ЦЭМИ РАН |
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« L'œuvre littéraire n'est pas un objet existant en soi et qui présenterait en tout temps à tout observateur la même apparence » (H.R. Jauss). La réception des Âmes mortes de Gogol en France en est la meilleure illustration, la réception qui à son tour est devenue le facteur précieux pour le destin de la littérature russe. En entrant dans l’espace littéraire français (dans les années 1850) non pas comme une œuvre d’une valeur esthétique, mais comme celle servant à un but utilitaire, le poème se mue (vers les années 1880) en « réservoir de la littérature contemporaine, l’eau mère où sont déjà cristallisées toutes les inventions de l’avenir ». Quelle qu'ait été l’influence de la germanophobie et de la lassitude de la littérature naturaliste, c’était “un hasard” en la personne de Monsieur Eugène-Melchior de Vogüé à cette époque-là qui, en ressuscitant le mythe de “l’âme slave”, a prédéterminé la perception des Âmes mortes et de toute la littérature russe pour de nombreuses années. Son Roman russe - dans lequel le poème se profile comme « le livre initiateur » d’où sortent « les grands courants qui vont féconder l’esprit russe » - a lui-même initié le courant dont les vagues continuent se propager jusqu'à nos jours. Le rôle du chef-d'œuvre de Gogol et de son interprétateur français célèbre dans l’histoire de la littérature russe est au cœur de la recherche proposée.